Le projet

Le constat

Avec 70148 titres produits en 2006 (source : Syndicat National de l’Edition), il est de plus en plus laborieux pour les petites structures d’édition de parvenir à se démarquer et à être représentées aux cotés des grandes maisons d’édition, tant dans les rayons des librairies que dans les revues littéraires ou au niveau des médias. Même si elle n’est pas sans poser de réels problèmes économiques, on ne peut pourtant que se réjouir de cette production de masse, dans la mesure où elle traduit incontestablement une élévation du niveau général d’éducation, ouvrant ainsi la voie de l’écriture à une multitude d’auteurs en herbe qui, chacun dans son coin, essaie tant bien que mal de faire connaître ses écrits. De fait, les rédactions de presse sont assaillies de romans et recueils divers, les libraires sont régulièrement démarchées par les auteurs eux-mêmes, et les salons sont régulièrement obligés de refuser des exposants. La primauté économique systématique de notre société tend donc de plus en plus vers une surreprésentation d’une littérature « vendeuse », au détriment d’une petite production annexe très riche, mais mal desservie. Ce constat est malheureusement conforté par une nette dégradation de ce qu’il est légitime d’appeler la curiosité littéraire du lecteur, dégradation qui condamne petit à petit le libraire au profit des grandes enseignes de la distribution :

« on achète ce que l’on a sous les yeux ; on n’a plus le temps, ou on ne prend plus le temps, d’aller fouiner au milieu des rayons pour y découvrir la perle rare ».

La nécessité d’une bonne visibilité, tant pour le petit éditeur que pour l’auteur, n’est donc plus à démontrer.

En période de crise, le budget « culture » est souvent l’un des premiers à se voir amputer d’une partie de ses ressources. Les bibliothèques et médiathèques, qui, rappelons-le, ont notamment pour mission le développement de la lecture publique, doivent évidemment se conforter à cette diminution de leurs revenus. Comment, dans ce cas, réussir à animer cet espace de vie, véritable créateur de lien social, avec des moyens parfois réduits au minimum ? Comment faire venir un écrivain autour d’une rencontre littéraire, si les seuls frais de déplacement constituent déjà un frein à l’évènement ? Ne doit-on pas se poser la question de l’intérêt tant économique que convivial à l’utilisation des « ressources » de proximité ? Autrement dit, pourquoi ne pas organiser de telles rencontres avec les acteurs locaux de la littérature, ce qui aurait de surcroît le mérite de permettre à de jeunes auteurs de se faire connaître ? Or, bien souvent, les responsables des bibliothèques ne connaissent pas les auteurs locaux : comment y remédier ?

Enfin, dans une société où on en vient à parlementer sur « l’identité nationale », à un moment où le débat sur une éventuelle appartenance de la Loire Atlantique à la région Bretagne va devenir de plus en plus vif, à l’heure où la réforme des collectivités territoriales pourrait bien encore modifier le contour géographique des structures existantes, il semble important que chaque citoyen puisse s’identifier au sein de sa commune, brique élémentaire d’une structuration géographique relativement complexe (Europe, nation, région, département, métropole, communauté de communes ou d’agglomération, commune). Comment la littérature peut-elle s’associer à la défense d’un département tiraillé entre deux régions et bientôt bouleversé par la création d’une métropole nantaise ?

C’est pour répondre à l’ensemble de ces constats et interrogations que Les nouvelles de Loire Atlantique verront bientôt le jour…

La solution

Le titre de ce paragraphe, « la solution », est, certes, bien présomptueux, car le projet envisagé ne saurait répondre à la multitude d’interrogations posées précédemment. Néanmoins, et en souhaitant vivement conserver la plus grande humilité possible, la proposition qui suit pourrait contribuer à une meilleure connaissance, par les acteurs locaux de la littérature, d’un échantillon constitutif de l’offre de proximité disponible au sein du département de Loire Atlantique en terme d’écrivain. Le projet qui va vous être présenté ci-après n’a, bien sûr, pas pour vocation à être exhaustif : il rassemblera simplement la production d’une vingtaine d’écrivains, natifs ou résidant en Loire Atlantique, et qui souhaitent mettre en avant leurs propres écrits, ceci indépendamment de la taille de leur maison d’édition. Ici, pas de « grands » auteurs ou de « petits » auteurs : seulement un petit collectif rassemblé au hasard des rencontres et composé d’hommes et de femmes, romanciers ou nouvellistes édités, ayant tous la même passion de l’écriture et souhaitant se mettre gratuitement à disposition des écoles, collèges, lycées, bibliothèques et médiathèques du département.

Outre l’apport que peut constituer ce recueil auprès des professionnels du livre, il permettra aussi aux lecteurs de s’identifier aux différentes communes de Loire Atlantique mentionnées dans l’ouvrage, que ces lecteurs soient eux-mêmes résidents ou natifs de ces bourgades, ou plus simplement qu’ils aient une bonne connaissance des lieux. A travers les nouvelles présentées, chacun pourra devenir acteur de son agglomération en repérant les lieux, les monuments, ou en s’appropriant plus précisément les souvenirs évoqués. D’ailleurs, en cas de succès éditorial, rien ne s’opposera à la constitution d’un second recueil constitué autour de vingt nouvelles villes du département, bien au contraire.

Le projet

Articulé autour de la formation d’un collectif d’une vingtaine d’écrivains natifs ou résidant en Loire Atlantique, le projet se veut avant tout pratique et ludique. Chaque auteur écrira une nouvelle de 6 à 10 pages (Times New Roman, police 12, interligne 1.5, entre 9500 et 17000 caractères), dont le sujet sera un évènement se déroulant dans la commune qu’il représente, tournera autour d’un monument communal parfaitement identifiable par les habitants, ou développera une actualité propre à cette commune. Ces récits pourront être ironiques, ludiques, nostalgiques, étonnants, sous forme de polar ou autre, le but étant de surprendre le lecteur et/ou de lui transmettre une émotion.

Ces nouvelles seront précédées d’une double page de présentation de l’auteur avec photographie, biographie, bibliographie, adresse d’un site internet ou d’un blog éventuel, contact.

Le recueil devra être finalisé fin avril afin d’être édité pour octobre – novembre 2010. Il sera publié à compte d’éditeur par un éditeur du département (plusieurs éditeurs sont d’ores et déjà intéressés)

Les besoins

Les besoins se traduisent essentiellement en terme de diffusion de l’ouvrage, aucune subvention n’étant demandée pour ce projet.

- Sur un plan personnel :

Chaque auteur devra défendre sa participation au recueil en tentant notamment d’obtenir un article de presse auprès du correspondant local de la commune qu’il aura représentée. Les communautés de communes ou d’agglomération, les communes seront aussi sollicitées pour participer à la diffusion du recueil, notamment à travers leur bulletin d’information municipal et/ou leur site internet (contact pris par chaque auteur auprès de sa municipalité). Enfin, les offices du tourisme seront aussi mis à contribution pour la distribution éventuelle de l’ouvrage.

- Sur un plan collectif :

Une promotion plus conséquente sera demandée au niveau de la presse départementale, que ce soit au travers des médias télévisuels (France 3, TéléNantes), radiophoniques ou de la presse écrite.

Une étude sera menée avec La Poste pour envisager si possible une présentation au sein des bureaux de poste.

Enfin, un appui en terme de diffusion pourrait peut-être être trouvé avec le Conseil Général de Loire Atlantique, notamment par une promotion dans le bulletin d’information de ce dernier, et éventuellement par une distribution du recueil vers les agents du CG44.

En conclusion

Ce projet se nourrit de beaucoup d’espoir. Il réunit les volontés, les ambitions et les énergies d’un petit panel d’écrivains de Loire Atlantique, qui, à travers leur dynamisme, souhaitent présenter leurs propres écrits aux lecteurs du département.

Ces mêmes auteurs, particulièrement sensibilisés au développement de la lecture, se proposent d’offrir gratuitement leur temps libre aux écoliers, collégiens et lycéens, dans le cadre de projets scolaires et/ou de rencontres thématiques, et d’aider les bibliothèques ou médiathèques dans leurs missions d’animations.  

L’édition d’un recueil de nouvelles collectif leur parait être un outil ludique pour se présenter et aider à une meilleure connaissance de leurs oeuvres. Mais pour que ce projet puisse se concrétiser, et aboutir, souhaitons-le, à la création d’un véritable réseau de proximité, ils auront besoin de vous, éditeurs, médias, collectivités, pour les aider à promouvoir l’ouvrage. Merci par avance de votre soutien.

N.b. : Ce projet n’a pas pour vocation à être lucratif : les droits d’auteur attachés à l’édition du recueil seront reversés à une association humanitaire.